QUI SOMMES-NOUS ?
MÉTHODOLOGIE
15 MESURES PHARES
CONSOMMER
INTERDIRE LA PUBLICITÉ
DES PRODUITS LES PLUS ÉMETTEURS
DE GAZ À EFFET DE SERRE
ET LES PLUS PREJUDICIABLES A LA SANTE
POINTS CLÉS
Cette mesure est dans le rouge.
LES DÉPENSES DE PUBLICITÉ DU SECTEUR AUTOMOBILE ONT REPRÉSENTÉ, EN 2019 EN FRANCE,
4,3
MILLIARDS D’EUROS
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INTERDIRE LA PUBLICITÉ DES PRODUITS LES PLUS ÉMETTEURS DE GAZ À EFFET DE SERRE ET LES PLUS PREJUDICIABLES A LA SANTÉ
Le Réseau Action Climat soutient l’interdiction de la publicité des produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre (une “loi Evin” sur le climat), notamment pour les voitures les plus polluantes, mais aussi sur les produits alimentaires et les boissons trop riches en sucre, sel et/ou matières grasses sur tous les supports publicitaires afin de réorienter la consommation sur des produits plus vertueux sur le plan climatique et pour la santé de tous, et en mettant un frein à la surconsommation.
20 juillet - Vote du texte final
Le compromis entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur la publicité revient en majorité à la rédaction initiale de l’Assemblée nationale. La possibilité pour le CSA de donner des sanctions si les engagements climat ne sont pas tenus par les acteurs publicitaires a été supprimée, de même que les mentions spécifiques relatives au coût environnemental de la livraison.
Les parlementaires se sont simplement accordés sur le fait de laisser dans le texte l’interdiction de publicité sur les voitures particulières les plus polluantes pour 2028. Cette dernière mesure, dont l’effectivité est déjà faible par son calendrier d’application très lointain, sera de plus conditionnée par les modalités d’application (choix du type de véhicules visés par l’interdiction.) La bataille n’est pas terminée !
Le texte dans sa version finale n’interdit donc que la publicité sur les énergies fossiles (à l’exception des biocarburants…) et celle sur les voitures les plus polluantes en 2028. On est très loin de l’ambition initiale de la convention citoyenne, qui souhaitait « Interdire de manière efficace et opérante la publicité des produits les plus émetteurs de GES, sur tous les supports publicitaires »
15 juin - 1ère lecture au Sénat
Concernant la publicité, les sénateurs ne sont pas revenus sur le périmètre d’interdiction et sur les types de produits concernés.
L’article 4 prévoit donc toujours majoritairement une interdiction de publicité portant uniquement sur les énergies fossiles. Cependant, ils ont inscrit dans le texte l’interdiction de la pub pour la vente des voitures les plus polluantes…en 2028. Le calendrier est trop lointain, et les sénateurs ne prennent pas en compte le critère du poids des voitures dans cette interdiction, ce qui en limite grandement la portée. Mais ils ont le mérite d’avoir fait un pas de plus que l’Assemblée sur le sujet, qui avait complètement bloqué sur la question de la publicité automobile.
D’autres amendements intéressants ont été adoptés : un amendement du groupe écologiste, rectifié par la rapporteure, qui interdit la publicité sur les liaisons aériennes substituables par un trajet en train d’une durée de 2h30. Un amendement d’une sénatrice socialiste qui vise à sensibiliser le consommateur à la présence de fibres microplastiques dans le textile. Enfin, un autre amendement du groupe écologiste qui interdit la publicité proposant une remise ou une réduction annulant l’effet du malus applicable aux voitures particulières les plus polluantes (de type « malus offert »).
Enfin, alors que les sénateurs avaient introduit en commission une mention obligatoire dans la publicité alertant sur les effets nocifs de la “consommation excessive” sur l’environnement, ils l’ont supprimée en séance.
Malgré ces différents points, l’article 4 reste bien loin de l’ambition nécessaire.
Par ailleurs, le rapport Leroy-Bousquet a été publié le 10 juin : il devait formaliser des engagements volontaires des filières sur la publicité. Ce rapport, présenté par le gouvernement comme une contre-partie pour justifier l’absence d’interdictions plus larges d’autres produits ayant un impact néfaste pour l’environnement dans le texte du projet de loi, reste silencieux sur des engagements précis de la filière. Encore une promesse trahie… Il ne suffira pas d’ « inviter l’ensemble des acteurs de la chaîne publicité/communication à s’engager » pour faire évoluer profondément le monde de la publicité.
1er avril - 1ère lecture Assemblée nationale, séance publique
Sur l’article 4, une sensation de déjà-vu par rapport aux débats en Commission…Aucune avancée majeure n’a été atteinte. Barbara Pompili et Aurore Bergé ont exclu dès le départ toute réduction ou extension du champ d’application de l’article, entraînant le fait que seules les énergies fossiles – qui ne représentent qu’une part infime des dépenses publicitaires – seront visées par le texte. La rapporteure a fait adopter un amendement de précision : toutes les techniques commerciales (ventes, promotion, location) seront visées par l’article. Un amendement d’Aurore Bergé concernant le greenwashing a aussi été adopté. La sanction attachée à cette nouvelle pratique commerciale trompeuse pourra être portée à 80% des dépenses publicitaires engagées, et devra faire l’objet d’un affichage par voie de presse ou autre moyen pendant une durée de trente jours.
Les groupes LFI, GDR, Socialistes et les non-inscrits ont, comme en Commission, plaidé pour une extension du champ d’application de l’article (voitures malusées, SUV, produits utilisant des énergies fossiles, produits à l’impact excessif sur le climat, vols en avions pour séjours courts…). A noter que certains LREM (Colas-Roy notamment) ont aussi essayé de relever l’ambition de la mesure, en vain. Leur ont été opposés divers arguments : le choix de l’information et non de l’interdiction (l’éco-score sera affiché sur les publicités), la nécessité de laisser le temps aux acteurs de réguler eux-mêmes leurs activités avant d’interdire quoi que ce soit, la préservation des libertés d’expression et d’entreprendre…Un bilan plus que décevant pour cet article 4, avec une majorité-rempart qui a refusé toute amélioration et laisse donc cette mesure stagner à 5% d’ambition climatique.
Pour l’examen du texte en séance publique, 7000 amendements environ ont été déposés sur l’ensemble du texte par les députés, qui ne se sont pas découragés malgré les nombreuses irrecevabilités (25%) lors de la première étape en Commission spéciale. Voici une sélection d’amendements déposés qui permettraient de renforcer l’ambition climat pour cette mesure sur la publicité.
10 Mars - 1ère lecture Assemblée nationale, commission
Après 5h de débats sur l’article 4 qui acte l’interdiction de faire de la publicité pour les énergies fossiles, le constat est simple : seuls des amendements à la marge ont été adoptés. Une poignée d’amendements rédactionnels de la rapporteure Aurore Bergé surtout. Les députés ayant tenté de défendre des amendements demandant d’élargir l’interdiction à d’autres secteurs et produits très polluants (automobile, bouteilles plastiques, smartphones) ont été confrontés à un rejet systématique. Par ailleurs la rapporteure a inlassablement renvoyé à un rapport en cours de rédaction par Arnaud Leroy et Agathe Bousquet, dont la publication devrait intervenir après la fin de l’examen en commission et qui vise à répertorier les engagements volontaires de différentes filière pour limiter les impacts environnementaux de la publicité.
5000 amendements ont été déposés en commission par les députés sur l’ensemble du texte, soit autant d’opportunités de redonner du corps au texte. Cependant un nombre important est jugé irrecevable, ce qui empêchera un débat de fond sur les enjeux concernés. Voici une sélection d’amendements déposés qui permettraient de renforcer l’ambition climat pour cette mesure sur la publicité.
10 Février - Présentation officielle du texte
Le Projet de loi prévoit uniquement une interdiction de la publicité sur les énergies fossiles, qui est extrêmement rare : il s’agit d’une mesure d’affichage sans le moindre impact. La publicité sur les produits alimentaires est quant à elle tout simplement absente du texte. Au lieu de mesures contraignantes, le gouvernement s’en remet à des engagements volontaires des acteurs économiques au travers de “codes de bonne conduite”. Ce type d’engagements volontaires, actuellement mis en œuvre dans le secteur alimentaire, a pourtant fait la preuve de son inefficacité.